Le chlordécone, parlons-en !
Pour une vie sans déchet et sans gaspillage, nous vous conseillons de manger local, particulièrement en Martinique où chaque produit importé implique des déchets invisibles. Mais la pollution au chlordécone complique bien les choses. Interdit à la vente depuis 1993, il est persistant dans le sol et contamine les aliments animaux comme végétaux.
Il est reconnu comme perturbateur endocrinien et serait à l’origine de la recrudescence de certains cancers en Martinique, notamment celui de la prostate. La réglementation fixe la Limite Maximale de Résidus (LMR), c’est-à-dire la limite autorisé dans les aliments, à 20 µg/kg. Néanmoins, réduire le plus possible son exposition ne peut être que bénéfique pour la santé. Alors comment manger local sans être contaminé ?
A savoir pour consommer local malgré tout
Source : https://www.martinique.ars.sante.fr/chlordecone-1
Concernant les végétaux, toutes les cultures n’absorbent pas le chlordécone de la même façon. Elles sont donc plus ou moins à risque ce qui implique un seuil de tolérance de chlordécone dans le sol plus ou moins élevé. Entre 99 et 100% des contrôles sur les marchés et chez les producteurs révèlent des taux inférieurs à la LMR.
De même, les différents produits d’origine animale ne sont pas tous exposés au chlordécone de la même façon. Ainsi, les œufs et les abats sont particulièrement à risque. Entre 92 et 100% des contrôles à l’abattoir et sur les œufs révèlent des taux inférieurs à la LMR.
La contamination au chlordécone n’épargne pas le milieu marin ! La molécule est déversée dans la mer via les cours d’eau. La pêche n’est donc pas autorisée partout. Les poissons et crustacés ne sont pas non plus exposés de façon homogène : les animaux en fin de chaine alimentaire sont particulièrement impactés. Ainsi, bien que 93% des contrôles à l’étal révèlent des taux inférieurs à la LMR, la chordécone est plus souvent détectée chez les crustacés et les poissons blancs tels que les barbus, les blanches cendrées, les mulets, les perches, les brochets.
Pour résumer, il est donc conseillé de faire attention à la provenance des produits en particulier s’ils sont à risque et si les circuits de distributions sont informels. Si vous avez des animaux de ferme ou un potager, il est recommandé de faire des analyses de sol.
Et l'eau du robinet, peut-on la boire ?
Dans une démarche zéro déchet, la bouteille d'eau en plastique est à banir. Mais peut-on boire l'eau du robinet sans se contaminer au chlordécone ? A cause de sa forte concentration dans certains cours d'eau, quatre sources d'eau potable ont été fermées car trop contaminées. Les autres sources sont contrôlées et une est traitée pour que le taux de chlordécone reste sous le seuil des 0,1 µg/kg. Vous avez tout de même la possibilité de faire analyser votre eau au robinet et de la filtrer au charbon actif pour réduire le taux de chlordécone.
